mercredi 12 octobre 2011

Visiter une personne âgée

Pour ceux et celles qui visitent des personnes âgées… 
C’est une lettre de grand-maman Elizabeth… dans la revue
« La force de l’âge »… Bernard Lavoie de St-Prime…
Chère fils, chère fille,

Le jour où tu trouveras que je suis devenu très vieux ou très vieille, essaie d’avoir un peu de patience avec moi et essaie de me comprendre.

Si je me salis en mangeant, si j’ai de la difficulté à m’habiller, sois patient(e) !  Souviens-toi des heures que j’ai passées à t’apprendre toutes sortes de nouvelles choses lorsque tu étais petit(e).

Si je répète la même chose, ne m’interromps pas! Écoute-moi!
Quand tu étais jeune, tu voulais que je te lise la même histoire soir après soir, jusqu’à ce que tu t’enformes.

Si je ne me lave pas aussi souvent sous la douche, ne me réprimande pas! Ne me dis pas que c’est une honte! Souviens-toi combien de raisons je devais inventer pour te faire prendre un bain quand tu étais petit(e).

En voyant mon ignorance des nouvelles technologies, ne te moque pas de moi! Laisse-moi le temps d’assimiler tout cela et de comprendre.

Je t’ai appris tant de choses : bien manger, bien t’habiller, bien te présenter, comment affronter les problèmes de la vie.

S’il m’arrive à l’occasion, de manquer de mémoire ou de ne pouvoir suivre une conversation, laisse-moi le temps nécessaire pour me souvenir, et si je n’y parviens pas, ne deviens pas nerveux ni arrogant!
Le plus important pour moi, c’est d’être avec toi et de pouvoir te parler.

Si je refuse de manger, ne me force pas! Je sais très bien quand j’ai faim et quand je n’ai pas faim.
Quand mes pauvres jambes ne me permettront plus de me déplacer comme avant, tends-moi les bras comme je tenais tes petites mains pour t’apprendre à faire tes premiers pas.

Quand un jour je te dirai que je ne veux plus vivre, que je veux mourir, ne te fâche pas, car un jour tu comprendras aussi à ton tour.
Essaie de comprendre qu’à mon âge, on ne vit plus vraiment : on survit tout simplement.
Un jour, tu comprendras que malgré toutes mes erreurs, j’ai toujours voulu ce qui était le mieux pour toi, et que je te préparais le terrain pour quand tu serais grand(e).

Tu ne dois pas te sentir triste, malheureux ou incompétent face à ma vieillesse et à mon état.

Tu dois rester près de moi, essayer de comprendre ce que je vis et faire de ton mieux comme je l’ai fait à ta naissance. 
Aide-moi à marcher.  Aide-moi à terminer ma vie avec amour et patience.
La seule façon qu’il me reste pour t’en remercier, c’est un sourire et beaucoup d’amour pour toi.
Je t’aime mon fils, ma fille !                                  Ton père, ta mère.