jeudi 31 mars 2011

Prière et Pollution

La Parole de Dieu

« Mais quand ils arrivèrent à Mara, ils ne purent boire l'eau de Mara car elle était amère. »
Livre de l'Exode, chapitre 15, verset 23.

La méditation

Libéré, le peuple marche chaque jour, c'est sa vie au quotidien. Après des heures de joies, de libération qui ont semblé arrêter le temps il faut bien reprendre l'habituel. Le peuple avait confondu ce temps avec la terre promise. Mais non, il faut à nouveau vivre l'aujourd'hui, si semblable à hier et chercher son lieu, celui dont Dieu a parlé, dont il a fait la promesse.

C'est loin la terre promise ? Il y a les jours légers et les jours sombres et lorsque ceux-ci se succèdent sans répit nous commençons à perdre courage, à douter même . Nous avons quitté la servitude mais pour quoi faire ? C'est pire qu'avant ! Moment crucial du cheminement : l'eau s'était montrée bonne et douce, protectrice, elle avait ouvert des perspectives de bonheur pour toujours et voici qu'aujourd'hui cette eau est âcre, décevante, elle n'est plus qu'amertume. Le découragement saisit nos entrailles. Assoiffés d'autre chose, fatigués de la route nous regrettons le temps où, tout compte fait, nos liens nous évitaient de chercher. Dans la lassitude et le sentiment d'échec le blasphème peut même rôder. Or il y a quelqu'un parmi nous, tel Moïse pour le peuple, qui peut intercéder, qui va prier et voilà que l'eau redevient douce. Nous pourrons reprendre la route, continuer. Oui, prier les uns pour les autres, dire pour tous « Notre Père » , change l'amertume en douceur. Eveille toi, la prière est devenue source douce !

mercredi 30 mars 2011

Barricades ou passage

La Parole de Dieu

« Les Israëlites pénétrèrent à pied sec au milieu de la mer, et les eaux leur formaient une muraille à droite et à gauche. »
Livre de l'Exode, chapitre 14, verset 22.

La méditation

400 ans de servitude en Egypte ! 400 ans de galère, et voici que Dieu vient libérer son peuple, son enfant, car il est un Dieu de tendresse et d'amour. Il s'est joué de l'oppresseur, Il a permis que se réalise l'espérance : quitter la servitude. Un jour, une nuit je peux quitter ma servitude, ce lien qui me maintient esclave et dépendant. Que ce soit un lien extérieur (tabac, alcool, jeux vidéo, internet…) ou intérieur (tristesse, rancune, amertume). Cette « chose » dont nous disons chaque jour que demain nous la quitterons, nous la connaissons tous, depuis le temps que nous habitons avec elle !

Mais voilà, à coups de patience, d'opiniâtreté, à coups de bonté de Dieu qui connaît notre servitude, une nuit nous la quittons, nous sommes libres et tellement libres que ce qui aurait pu être barrage, la mer, devient ouverture et passage. Cette eau menaçante qui, à première vue pouvait nous engloutir et nous reprendre dans notre fuite, se fait protection et salut pour nous aider à quitter. Quitter la servitude du lien, du péché, d'une vie sans but. Passer d'une vie à l'autre, et l'eau se fait rempart !

L'eau était notre soutien dans l'épreuve en portant l'arche, elle s'écarte maintenant pour que nous marchions les pieds bien sur terre. Nous ne volons pas, nous ne glissons pas, nous marchons debout, libres de la vraie vie lorsque le don de Dieu se fait passage ! Alors éveille toi, il n'est plus question de dormir : cette nuit là, si tu le veux, tu es libre !

mardi 29 mars 2011

Planches de salut

La Parole de Dieu

« Les eaux montèrent et grossirent beaucoup sur la terre et l'arche s'en alla à la surface de l'eau. »
Livre de la Genèse, chapitre 7, verset 8.

La méditation

Dieu a confié la terre à l' homme, mais voici que l'homme cède à la violence, aux luttes fratricides, à sa méchanceté : le mal se manifeste et se retourne contre l'homme, qu'il en soit personnellement responsable ou non. « Qu'ai-je fait au Seigneur pour mériter cela ? » : ces mots sont souvent dans notre bouche ou celle des autres. Serait-ce par dépit que Dieu envoie cette crue dévastatrice ? Mais pourquoi préserve-t-il Noé ? Pourquoi sauve-t-il une part de sa création ?

Car il en est le gardien, et déjà le sauveur ! Voilà qu'au coeur du désastre une petite arche trace son chemin, attendant patiemment la fin de la crue. Au coeur de nos cataclysmes personnels Dieu ne préserve-t-il pas toujours un lieu, une nacelle ? Nous ne sommes jamais totalement livrés au mal ou à l'épreuve. Il reste toujours un espace en nous même, connu ou encore inconnu à nos yeux, où le Seigneur donne la grâce : faute d'avoir pied dans la situation, je peux tenir à la surface jusqu'à la fin de l'épreuve. La crue des eaux n'est pas une punition ; nous pouvons dans cette tourmente découvrir que tous les germes de vie qui nous constituent sont bien là, vivants, comme chaque espèce est bien présente dans l'arche. Certes le lieu est petit, secoué, mais nous ne coulons pas, nous avançons même.

Ainsi l'eau destructrice du mal devient porteuse d'espérance. Dieu donne toujours une arche pour ne pas couler, ces planches de salut qui nous gardent en vie ! Alors éveille toi et prends la planche du salut !

dimanche 27 mars 2011

La longue marche de l'eau

La Parole de Dieu

« Une femme de la Samarie vient puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire." »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, chapitre 4, verset 7.

La méditation

Elle avait aperçu de loin cet inconnu, tandis qu'elle arrivait dans la plaine de Samarie, la cruche sur la tête, en quête de l'eau quotidienne. L'Evangile ne dit pas son nom. Celui qui a été fixé à jamais, c'est « la Samaritaine » au destin unique, cette femme qui s'est trouvée un jour face à face avec le Christ qui l'attendait à son insu. Comme il attend encore chacun de nous à des tournants précis.

Il est midi. Il fait chaud. Cet homme est là, seul, visiblement fatigué, assis près du puits, l'étape habituelle des longues marches dans ces pays vite brûlés par le soleil. Il n'a rien pour puiser à cette source profonde – près de 30 mètres dit-on – et demande à boire sans préalable, comme quelqu'un qui n'en peut plus. Quoi de plus naturel ? Quoi de plus humblement humain ? Il n'est pas dit qu'elle refuse, c'est peu vraisemblable, surtout en Orient. Mais avant le geste rapide d'une femme habituée à ce genre de service, voilà que l'étranger engage un dialogue inattendu. Il semble oublier complètement sa fatigue et se met à parler de Dieu, du « don de Dieu ». Il propose même, au lieu de boire, de satisfaire sa soif à elle, avec une eau vive tirée on ne sait d'où. Que veut-il bien dire ? Peut-il trouver mieux que le puits de notre père Jacob ? Pour qui se prend-il ?

La Samaritaine a les pieds bien sur terre, elle sait, comme toutes les femmes de ce temps et de ce pays, ce que représente le don de l'eau, la valeur d'une source au milieu du désert ou simplement d'une plaine sèche, la servitude que représente pour elle cette route journalière pour puiser la ration vitale, elle connaît tout cela bien plus que le don de Dieu ! Et beaucoup de nos contemporains dans les pays pauvres d'Afrique et d'ailleurs, loin de nos salles de bain confortables et de nos gaspillages, expérimentent encore aujourd'hui qu'il n'est pas si facile de penser à Dieu quand les nécessités les plus élémentaires vous manquent et vous collent littéralement à la terre.

Jésus sait bien tout cela, il connaît les problèmes de son temps et du nôtre. Il ne discute pas, mais parle avec douceur et autorité d'une eau nouvelle, d'une eau vive, qui chante et enchante, une eau qui reste sans cesse attachée à la source, et dont il dispose comme par miracle. Quelle image pouvait être plus parlante de la vraie vie, éveiller l'intérêt du corps et de l'âme ? C'est pour révéler cette eau-là qu'il devait traverser la Samarie, et non d'abord pour prendre le plus court chemin vers la Galilée. Il fallait qu'il se trouve à cet endroit-là, à cette heure-là, le coeur brûlant de miséricorde et du désir de révéler au monde, à cette femme en premier lieu, le vrai visage de l'amour.

Il ne dédaigne pas l'eau de la terre, non, il sait à quel point elle est indispensable à la vie.

Mais, aussi précieuse soit-elle, aussi graves soient les problèmes qui la concernent, « quiconque boit de cette eau aura encore soif ». Tout ce qui est terrestre est transitoire et incapable de combler les soifs les plus profondes de notre coeur. Car n'y a-t-il pas en chacun de nous un lieu secret qui aspire à l'infini ?... Jésus s'écriera un jour : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive ! » (Saint Jean, Chapitre 7, verset 37). La source d'eau vive jaillissant en vie éternelle, c'est lui-même, c'est sa Parole qui nous révèle le Père ! Pour nous introduire dans cette plénitude de vie sans fin, pouvait-il y avoir meilleur signe que l'eau du baptême ? Oui, c'est par l'eau que l'Eglise accueille ses nouveaux enfants et les fait participer à la vie même du Christ en les plongeant dans sa mort et sa résurrection. Harmonie merveilleuse des réalités terrestres et célestes !

Mais qu'a bien pu comprendre la Samaritaine de cette mystérieuse promesse de vie éternelle, à travers une eau jaillissant à l'infini ? Sans doute s'est-elle trouvée, comme nous le sommes souvent devant les réalités spirituelles, au seuil de quelque chose qui la dépassait et la soulevait déjà au-dessus d'elle-même. Deux soifs sont souvent en présence : la nôtre, à la mesure de la profondeur de notre pauvreté et parfois de notre détresse, et celle du Seigneur, sans mesure, car sa miséricorde est infinie.

Alors, si l'eau de notre vie nous semble certains jours une eau morte, ou si le torrent a été par trop dévastateur, si de multiples épreuves en viennent parfois troubler ou tarir le flot, il nous faut croire que le Christ est aussi présent sur notre route que sur celle de Samarie, et son Esprit toujours prêt à nous ouvrir le « puits des Ecritures », là où l'eau vive promise ne cesse de jaillir pour combler nos vraies soifs.

samedi 26 mars 2011

La longue marche

La Parole de Dieu

« Ils condamneront le fils de l'homme à mort et le livreront aux païens pour qu'ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 20, versets 18 et 19.

La méditation

Nous y voilà. Jésus révèle qui il est, comment ce qu'il a vécu – ses paroles, ses actes, sa manière d'aimer – va traverser la mort, la renverser. Auparavant, il aura à affronter l'humiliation, la dérision, la solitude, jusqu'à ce cri d'épuisement: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

Pour lui répondre, les élites et le pouvoir religieux ont fait parler leur Dieu, le Dieu des plus forts.

Or, Jésus avait été annoncé par Abraham, le père des croyants, par Moïse le libérateur du peuple hébreu, et par les prophètes jusqu'à Jean le Baptiste. Une immense attente, fruit d'une longue préparation des esprits et des coeurs, habite le peuple de l'Alliance. Le Messie ! C'est lui qui va le sauver de tous les esclavages d'aujourd'hui. Tout ce travail de pédagogie a abouti chez quelques-uns, peu nombreux mais essentiels à la réussite du projet divin : Jean-Baptiste, Marie, Joseph, et quelques autres qui vont accueillir dans la foi reçue de leur peuple la venue du Fils de l'homme, Dieu-avec-nous.

Aujourd'hui, nous sommes les héritiers de cette histoire d'amour entre Dieu et les hommes, en responsabilité d'avoir à notre tour à transmettre la Bonne Nouvelle de Jésus, le Christ, si nous ne voulons pas qu'une fois encore, ce soit le Dieu des plus forts qui semble l'emporter.

vendredi 25 mars 2011

Dieu a un plan

Voici une belle histoire qui élustre très bien que Dieu a un plan...
Très belle histoire pour vous faire comprendre que les choses arrivent pour une raison.

Un nouveau Pasteur et sa femme nouvellement affecté à leur premier ministère qui est de rouvrir une église dans la banlieue de Brooklyn sont arrivés début octobre tout excité au sujet de leurs opportunités. Quant ils ont vu leur église, elle était très délabrée et nécessitait beaucoup de travail.  Ils se sont fixés un objectif, d’avoir tout fait pour leur premier service à la veillée de Noël.
Ils ont travaillé dur, réparé les bancs, plâtré les parois, peint les murs, etc. et le 18 décembre, ils étaient en avance sur leur planning et venaient juste de finir.  
Le 18 décembre, une terrible tempête, un orage a ravagé la région et a duré deux jours.  
Le 21, le Pasteur se dirigea vers l’église. Son Coeur se serra quant il vit que le toit s’était envolé provocant un grand trou dans le mur dans le fond de l’église juste derrière la chaire.  
Le Pasteur nettoya le désordre sur le plancher et ne sachant quoi faire d’autre décida d’annuler la veillée de Noël. Il se dirigea vers sa maison.  Sur le chemin, il remarqua que les entreprises locales avaient ouvert une sorte de marché aux puces de la charité et il s’arrêta.  Il vit une belle nappe, couleur ivoire dont le travail était exquis, belle couleur et une croix brodée dans le centre. C’était juste la taille pour fermer le trou dans le fond de l’église. Il l’acheta et se dirigea vers l’église.
Pendant ce temps, il avait commencé à neiger.  Et une vieille femme venant dans le sens opposé essayait de rattraper le bus qu’elle manqua. Le pasteur lui proposa alors de venir attendre le prochain bus dans l’église afin de pouvoir se réchauffer.
Elle s’assit sur un banc et ne fit pas attention au Pasteur qui attrapa une échelle, un cintre, etc., pour mettre la nappe comme une tapisserie murale. Le pasteur pouvait à peine croire quant il regarda comment c’était beau.  Elle couvrait entièrement la zone de problème.
Puis il remarqua la femme marchant dans le centre de l’allée. Son visage était devenu comme une feuille. « Pasteur » dit-elle : « où avez-vous eu cette nappe ? » Le pasteur lui expliqua et la femme lui demanda de vérifier le coin inférieur droit si les initiales EBG avaient été tricotées.  C’était les initiales de la femme et elle avait fait la nappe 35 ans avant en Autriche.
La femme pouvait à peine y croire quand le Pasteur lui raconta comment il avait obtenu la nappe. La femme expliqua qu’avant la guerre elle et son mari vivaient à l’aise en Autriche.
Quand les Nazis arrivèrent, elle fut forcée de partir, son mari devait la suivre la semaine d’après. Il fut capturé et mis en prison et plus jamais elle ne revit son mari ou leur maison.
Le Pasteur voulut lui remettre sa nappe mais elle demanda au Pasteur de la garder pour l’église.  Le Pasteur insista pour la reconduire à la maison, c’était le moins qu’il pouvait faire. Elle vivait de l’autre coté de Staten Island et venait à Brooklyn tous les jours pour son travail de femme de ménage.
Quel excellent service ils ont eu pour la veillée de Noël. L’église était presque pleine, la musique et les esprits étaient formidables.
A la fin du service, le pasteur et sa femme saluèrent tout le monde à la porte et beaucoup promirent de revenir.
Un homme plus âgé que le Pasteur restait assis et regardait; le Pasteur se demandait pourquoi il ne partait pas.
L'homme lui demanda où il avait obtenu la nappe sur la paroi avant, car elle était identique à une nappe que sa femme avait faite il ya longtemps de cela lorsqu’ils vivaient en Autriche avant la guerre et comment pourrait-il y avoir deux nappes se ressemblant autant?  
Il dit au pasteur comment avec l'arrivée des nazis, sa femme fut forcée de fuir pour sa sécurité et qu'il était censé la suivre mais qu'il fut arrêté et mis en prison. Il n'a jamais plus revu sa femme ou son domicile depuis 35 années.
Le pasteur lui demanda s'il lui permettait de l'emmener faire un petit tour. Il le conduisit à Staten Island à la maison même où le pasteur avait déposé la femme trois jours plus tôt.
Il aida l'homme à monter les trois marches de l’escalier de l'appartement de la femme, frappa à la porte et vécut le plus grand de Noël qu’il n’avait jamais imaginé.

Histoire vraie – présentée  par le pasteur Rob Reid qui dit que Dieu agit de façon mystérieuse : J'ai demandé au Seigneur de vous bénir comme je l'ai prié pour vous aujourd'hui, pour vous guider et vous protéger lorsque vous allez le long de votre chemin. Son amour est toujours avec vous. Ses promesses sont vraies, et quand nous lui donnons tous nos soins nous savons qu'il va nous voir à travers.  
Lorsque la route sur laquelle vous voyagiez semble difficile, rappelez-vous que je suis ici, priez et Dieu fera le reste.
Quand il ne reste plus rien, vous découvrez que Dieu est tout ce qu'il faut.
 

Une communauté improbable...

La Parole de Dieu
« Ils étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. »
Livre des Actes des Apôtres, chapitre 2, verset 42.


La méditation

Aujourd'hui, dans la société telle qu'elle est, il est difficile de ne pas être pris dans une bulle formée par la famille, par quelques amis, quelques collègues de travail.

Et ce n'est certes pas rien de répondre à toutes les exigences qui s'y rattachent. Mais le danger existe d'en faire un rempart contre tout ce qui pourrait déranger notre quiétude, remettre en cause nos critères, ébranler nos certitudes.

Comment vivre la rencontre improbable ? Comment être à l'écoute du vaste monde ? Comment rejoindre mon frère, celui qui vient d'ailleurs, celui qui pense autrement, et surtout celui que personne n'écoute ? Comment replacer ma vie quotidienne au coeur de ce que je crois, de ce que je rêve pour notre terre commune ? Comment prier, chanter, agir avec ceux qui, comme moi, ont été touchés par Quelqu'un, par sa Parole ?

Quel lieu fréquenter pour que le grand vent du large vienne rafraîchir mon visage, questionner ma manière de vivre, faire de moi le levain dans la pâte, l'acteur d'une société plus humaine ?

L'Eglise, cette communauté de tous les croyants en Christ, nous est confiée aujourd'hui pour qu'elle devienne toujours plus fidèle, plus ressemblante au modèle premier décrit par les Actes des Apôtres. A chacun d'entre nous de rejoindre ou de susciter ce lieu où, à égalité, chacun apprend à transformer la contrainte du collectif en élan vers plus de fraternité. A l'école du Christ, apprendre à aimer en donnant la première place au plus petit.

jeudi 24 mars 2011

Des hommes et de Dieu

La Parole de Dieu
« Amour et vérité se rencontrent. »
Psaume 84, verset 11.


La méditation

Que nous ayons vu ou pas le film : «  Des hommes et des dieux », nous en connaissons peut-être l'histoire. Rien de spectaculaire. Mais seulement des moines en Algérie, fidèles à ceux auxquels ils avaient lié leur vie. L'amour d'un peuple qui vous accueille, l'amitié des familles, la fraternité qui passe les frontières d'une culture et d'une foi différentes. L'amour dans les gestes d'entraide réciproque, dans la foi célébrée par les chants des psaumes qui rythment leur quotidien.

Liés par cet amour, les moines vont rester au milieu des leurs, en dépit des menaces, jusqu'au don de leur vie.

Ils vont rester également au nom d'une certaine exigence de vérité : la vérité que nous propose le Christ. Celle dont notre frère Pierre Claverie, évêque martyr d'Oran, a pu écrire : « Je ne possède pas la vérité ; j'ai besoin de la vérité des autres ».

Une vérité qui s'enrichisse de la rencontre avec celui qui croit autrement.

L'amour et la vérité que le Christ met en nos coeurs ont en effet ceci de particulier qu'ils ne peuvent se vivre que dans la recherche têtue de la communion avec l'humanité plurielle.

La communion : ce moment du film où chacun des visages des moines apparaît l'un après l'autre en gros plan. Pas un qui se ressemble, et tous pris dans une même lumière faite d'une paix et d'une joie inexplicables.

« Amour et vérité se rencontrent » chante le psaume 84. Cette rencontre, c'est le Christ à Tibhirine.

mercredi 23 mars 2011

C'est l'histoire de notre voisin...

La Parole de Dieu
« Justice et paix s'embrassent. »
Psaume 84, verset 11.


La méditation

C'est l'histoire de notre voisin Jules, à Lille. Sa cousine a été agressée par un jeune épileptique à la jugeotte un peu limitée, Jean-Luc. Alors qu'il vient sonner à notre porte, à peine libéré de prison, Jules le reconnaît et veut lui faire la peau. Il lui interdit de paraître à proximité.

Jules tient l'harmonium à la messe. Un assez long temps après, il vient nous trouver, un soir. Il dit : « Jean-Luc peut revenir, je ne lui ferai aucun mal ». Il ajoute : « J'aimerais qu'il vienne à la messe, et qu'il se mette près de moi ». Ce qui se fait, en prenant un minimum de précautions tout de même. Au moment du baiser de paix, Jules se tourne vers Jean-Luc, le prend dans ses bras et lui donne la paix du Christ. Justice et paix s'embrassent !

Mais, pour que la justice des hommes ne soit pas génératrice de troubles, de ressentiments, il faut que ses balances soient exactes, que la justice sonne juste.

De même, une paix qui serait le fruit d'une démission, d'une lâcheté, une paix qui se conclurait aux dépens du plus faible, comment pourrait-elle ne pas être grosse de conflits à venir ?

Une paix juste ? Une justice paisible ? Le Christ sait bien que nous sommes toujours à tâtonner entre trop grande rigueur et laxisme, entre bellicisme et lâcheté. Mais il nous sauve d'un règlement de compte sans fin en nous apprenant à pardonner comme il nous pardonne : « Remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs », c'est le Notre Père : ça change tout.

mardi 22 mars 2011

La logique du frère

La Parole de Dieu
« Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 17, verset 7.


La méditation

Nous sommes aujourd'hui pris dans une tension souvent difficile à vivre.

La culture chrétienne a, en effet, au cours des siècles, façonné l'homme dans ce qu'il avait d'unique et pensé le modèle d'une « personne » autonome, singulière, libre de ses choix. La caricature de cette libération de la personne est un individualisme exacerbé : « Ce que je vis, c'est mon choix. Ce que tu vis, c'est ton problème ».

Jésus, lui, n'est jamais seul.

Son identité de Fils bien-aimé du Père se révèle sur la montagne à ceux qu'il prend avec lui : Pierre, Jacques et Jean. Les mêmes qui seront avec lui dans le jardin de l'Agonie. De piètres compagnons : ils dorment. Que la Sainte Face leur apparaisse glorieuse ou défigurée, ils dorment. Ils dorment pour oublier leur peur, comme nous. Et quand nous ne dormons pas, nous sommes affairés à nous réaliser. Soumis à la logique implacable de l'élimination du plus faible, de l'exclusion de celui qui ne s'adapte pas assez vite au changement, du soupçon envers celui qui ne nous ressemble pas. Jésus va nous apprendre une autre logique, la logique de la fraternité, celle sur laquelle il va bâtir son église.

Logique de la peur surmontée, de la confiance, de l'attention au plus faible, de l'accueil de celui qui est différent, logique de la prière, où nous recevant d'un autre, du tout Autre, nous pouvons enfin nous réaliser en plénitude.

lundi 21 mars 2011

Dieu nous parle encore aujourd'hui... par un jeune qui a écouté

La logique de la lumière

Je suis revenue... d'une semaine de repos et me revoilà enrichie d'une expérience d'un autre monde que la mienne ma vie... et brunie par le soleil et l'air pur de la mer des Caraïbes qu'une croisière m'a permise de vivre...

La Parole de Dieu
« Debout ! Resplendis : elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi. »
Du livre du prophète Isaïe, chapitre 60, verset 1.


La méditation

Attention à la religion du serpent, cette religion adoptée par Adam et Eve au pied de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. C'est une religion de la méfiance, de la prétention de l'homme à se croire tout-puissant, une religion qui dresse l'homme en rival de Dieu. Au final, une religion qui précipite l'homme dans la chute. Tête première dans la morale du permis et du défendu, du pur et de l'impur. Alors que de hauts murs pour protéger le petit monde des parfaits, que de précautions pour ne pas se laisser contaminer par le grand Mal, que de règles minutieuses pour écarter tout risque de pollution. Une logique de « perfection » qui isole et exclut !

C'est le combat perdu d'avance du pur contre l'impur : comme d'un homme vêtu de blanc dans une cave à charbon.

« Lumière née de la lumière », le Christ, lui, obéit à une autre logique. Dans le coeur le plus noir de l'obscurité, la plus faible des lumières, la plus fragile flamme réussit à repousser les ténèbres, à faire triompher le jour sur la nuit, le matin de Pâques sur le Vendredi Saint.

Telle est la vertu de cette lumière que le Christ confie à l'homme par sa résurrection. Une lumière qui se propage, qui se fortifie d'être partagée, qu'on ne peut garder pour soi. Une lumière qui éclaire la route, et rend le coeur tout brûlant.

La lumière du Christ obéit à la logique de l'amour plus fort que la mort.


Je continue à entrer la parole qui vient de la retraite en ville... des Pères Dominicains...

samedi 12 mars 2011

Va

La Parole de Dieu
« Voici que je me tiens à la porte et je frappe. »
Livre de l'Apocalypse chapitre 3, verset 20.


La méditation

Te voilà devant la porte retirée. Ouvriras-tu ? Tu as, certes, bien des raisons de rebrousser chemin : il y a tant de choses à faire dehors, de projets à mener. Il y a le travail qui t'accapare, la famille, les amis qui te réclament, et les mille activités de ta vie de tous les jours, ces lieux que tu connais par coeur, ce quotidien banal, mais rassurant.

Mais de l'autre côté, une autre part de toi-même attend. Une part blessée, une part obscure, une part remisée. Tout cela, c'est toi aussi. Ne pas ouvrir, n'est-ce pas se résoudre à la fatalité ? Y aurait-il vraiment quelque chose de perdu, pour toujours, en toi ? N'y a-t-il rien à sauver dans ce rebut oublié au fond de toi ? N'y a-t-il rien de bon qui pourrait germer-là, si tu demandais à Dieu d'y faire des miracles ?

Rien que pour une fois, choisis donc l'inconnu. Préfère le silence aux paroles, la surprise aux plans écrits d'avance. Laisse-toi guider par le plus sûr des guides, accueillir par le plus doux des hôtes, inviter par celui qui s'invite au-dedans de toi-même.

Tu n'oses pas ? Alors écoute. Derrière la porte, on s'active. Derrière la porte, on frappe. Quelqu'un que tu ne connais pas se tient là. Lui te connaît. Il t'attend dans la pièce retirée, au fond de ton coeur. Confiance, Il t'appelle. Réponds : « Me voici Seigneur ! » De l'intérieur, voilà qu'Il t'ouvre. Va !

jeudi 10 mars 2011

Quitte ton jardin, quitte ton prés carré

La Parole de Dieu
« Nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc chapitre 4, verset 27.


La méditation

Il est bien beau mon jardin cultivé par mes soins. Pas une mauvaise herbe, rien qui ne dépasse. J'en suis fier... mais je m'y ennuie.

Bien sûr on me félicite pour mes roses bien taillées, ma pelouse si verte. S'ils savaient ce que cela cache ! A force de parler de fleurs et de gazon, on ne dit vraiment plus rien. Je pourrais me tenir toute ma vie dans mon jardin, devant la maison, le sourire accroché aux lèvres, ne laissant voir de moi qu'une façade. Je pourrais vivre toujours taillant les mêmes haies, arrosant les mêmes plantes, cultivant la vie en pot. Pour un peu, je croirais que c'est moi qui fais pousser tout cela. Je pourrais rester fixé là, à attendre l'Invité de marque pour qui j'ai planté ce décor.

Mais puisque dans mon clos trop sage, je ne vois rien venir, il faut me réveiller. Aujourd'hui, je laisse mes plantes en plan, la pluie fera seule son travail. Je pars, car tout cela poussera sans moi. Tant pis si mon jardin tourne un peu sauvage. Tant pis si l'on s'inquiète : « te voilà bien changé ! » Je déserte le jardin, je rentre dans la maison. Je vais y faire un tour, sait-on jamais : et si Celui que j'attends était déjà rentré, sans passer par le jardin ? C'est décidé, je pars en voyage, à Sa recherche, à l'intérieur.

mercredi 9 mars 2011

Carême 2011 - Prenez courage! Le Seigneur regarde le coeur

La Parole de Dieu

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret. »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 6, verset 6.

La méditation

C'est bientôt le printemps, et il faudrait m'enfermer ? Le soleil donne enfin, et j'irais me cacher ? S'enterrer chez soi, quand tout nous invite à sortir, voilà une drôle de façon de commencer le carême. Moi qui voulais enfin fuir ce qui s'empile et s'encrasse au fond de la maison, sous le lit, sur mon bureau : Les livres que je n'ai pas lus, les chaussettes non triées, la vaisselle pas rangée. Un amas de choses qui ne sont pas bien en ordre, qui attendront plus tard et qu'on aimerait tant oublier.

Au fond de mon cœur aussi, il y a bien des choses empilées : des querelles qui couvent, des pardons en attente, des blessures mal refermées. On n'aime pas toujours se retirer dans ces coins-là de nos vies, on préfère ignorer ces lieux terrés en nous, cachés derrière des portes fermées à double tour.

Pourtant c'est là, précisément, que le Seigneur me demande d'aller aujourd'hui : dans les recoins cachés de ma vie. « Retire-toi au fond de ta maison ». Ne reste pas là, sur le seuil, franchis une à une les portes, les plus faciles à ouvrir d'abord. Retrouve ces lieux où il fait bon séjourner : ces pièces familières, accueillantes. Celles qu'apprécient tes amis, ta famille, où brillent tes qualités. Puis continue, et atteins d'autres chambres, plus intimes : les sentiments que tu ne partages qu'à peu de monde, les secrets, les faiblesses. Et au fond, tout au fond, parviens jusqu'à cette porte fermée.

L'ouvrir te semble peut-être imprudent. Tout ce qui, derrière, est si mal rangé ne risque-t-il pas de me tomber dessus, de me blesser, de me salir ? Sache pourtant que la plus belle des rencontres t'attend derrière la porte. Car le Christ s'y tient caché. Il a déserté le jardin ensoleillé, le séjour accueillant, l'appartement témoin. Il te devance là, dans la pièce retirée.

Ouvrirai-je ? Mais de quoi ai-je peur ? Lorsque les disciples, par crainte, s'enfermèrent dans une chambre hermétiquement close, après la résurrection, le Seigneur n'a pas hésité à venir, au milieu d'eux. Leur vie était pleine d'ombre et de doutes, et c'est dans cette pièce obscure que le Christ est venu porter la lumière de sa résurrection : « Confiance, c'est moi ! ». Si ça a marché pour eux, pourquoi pas pour moi ? Dieu ne viendrait-il pas dans ce qu'il y a de plus renfermé en moi ? Irai-je courir ailleurs que là où il m'attend ?

D'ailleurs, c'est bien là, précisément, qu'il me sera utile. Le ménage, je l'ai déjà fait vingt fois dans le salon. Devant la maison, la pelouse est impeccable. J'ai sauvé les apparences, en façade, rien à redire. Mais ce temps de carême n'a rien à voir avec un ravalement de façade, ou de la décoration intérieure. Il nous invite plutôt à aérer jusqu'à cette dernière pièce de la maison, laisser s'y engouffrer le souffle vif des premiers beaux jours.