samedi 30 avril 2011

"Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création."

Duc in altum ! « Avance en eau profonde ! » (Lc 5,4) Allons de l'avant dans l'espérance ! Un nouveau millénaire s'ouvre devant l'Église comme un vaste océan dans lequel s'aventurer, comptant sur le soutien du Christ. Le Fils de Dieu, qui s'est incarné il y a deux mille ans par amour pour les hommes, accomplit son œuvre encore aujourd'hui : nous devons avoir un regard pénétrant pour la voir, et surtout nous devons avoir le cœur large pour en devenir nous-mêmes les artisans... « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28,19). Ce commandement missionnaire nous introduit dans le troisième millénaire et en même temps nous appelle au même enthousiasme que celui qui a caractérisé les chrétiens de la première heure : nous pouvons compter sur la force de l'Esprit lui-même, qui a été répandu à la Pentecôte et qui nous pousse aujourd'hui à reprendre la route, soutenus par « l'espérance qui ne déçoit pas » (Rm 5,5).

Au début de ce nouveau siècle, notre marche doit être plus alerte en parcourant à nouveau les routes du monde. Les routes sur lesquelles marche chacun de nous, chacune de nos Églises, sont nombreuses, mais il n'y a pas de distance entre ceux qui sont étroitement unis dans l'unique communion, la communion qui chaque jour se nourrit à la table du Pain eucharistique et de la Parole de Vie. Chaque dimanche est un peu comme un rendez-vous au Cénacle que le Christ ressuscité nous redonne, là où, le soir du « premier jour de la semaine » (Jn 20,19), il se présenta devant les siens pour « souffler sur eux » le don vivifiant de l'Esprit et les lancer dans la grande aventure de l'évangélisation.

mercredi 27 avril 2011

"Il prit le pain, le bénit, et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent.

L'icône des disciples d'Emmaüs aide bien...l'Église [à être] particulièrement attentive à vivre le mystère de la Sainte Eucharistie. Sur la route de nos interrogations et de nos inquiétudes, parfois de nos cuisantes déceptions, le divin Voyageur continue à se faire notre compagnon pour nous introduire, en interprétant les Écritures, à la compréhension des mystères de Dieu. Quand la rencontre devient totale, à la lumière de la parole succède la lumière qui jaillit du « Pain de vie » (Jn 6,35), par lequel le Christ réalise de la manière le plus haute sa promesse d'être avec nous « tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20)...

Le récit de l'apparition de Jésus ressuscité aux deux disciples d'Emmaüs nous aide à relever un premier aspect du mystère eucharistique qui doit toujours être présent dans la dévotion du Peuple de Dieu : l'eucharistie mystère lumineux !... Jésus s'est qualifié lui-même de « lumière du monde » (Jn 8,12), et cette caractéristique est bien mise en évidence par des moments de sa vie tels que la Transfiguration et la Résurrection, où sa gloire divine resplendit clairement. Dans l'eucharistie, au contraire, la gloire du Christ est voilée. Le sacrement de l'eucharistie est le « mysterium fidei » par excellence. C'est donc précisément à travers le mystère de son enfouissement total que le Christ se fait mystère lumineux, grâce auquel le croyant est introduit dans la profondeur de la vie divine...

L'eucharistie est lumière avant tout parce que, à chaque messe, la liturgie de la Parole de Dieu précède la liturgie eucharistique, dans l'unité des deux « tables », celle de la Parole et celle du Pain... Dans le récit des disciples d'Emmaüs, le Christ lui-même intervient pour montrer, « partant de Moïse et de tous les prophètes », que « toute l'Écriture » conduit au mystère de sa personne. Ses paroles font brûler le cœur des disciples, les soustraient à l'obscurité de la tristesse et du désespoir, et suscitent en eux le désir de demeurer avec lui : « Reste avec nous, Seigneur ».

"Il prit le pain, le bénit, et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent.

L'icône des disciples d'Emmaüs aide bien...l'Église [à être] particulièrement attentive à vivre le mystère de la Sainte Eucharistie. Sur la route de nos interrogations et de nos inquiétudes, parfois de nos cuisantes déceptions, le divin Voyageur continue à se faire notre compagnon pour nous introduire, en interprétant les Écritures, à la compréhension des mystères de Dieu. Quand la rencontre devient totale, à la lumière de la parole succède la lumière qui jaillit du « Pain de vie » (Jn 6,35), par lequel le Christ réalise de la manière le plus haute sa promesse d'être avec nous « tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20)...

Le récit de l'apparition de Jésus ressuscité aux deux disciples d'Emmaüs nous aide à relever un premier aspect du mystère eucharistique qui doit toujours être présent dans la dévotion du Peuple de Dieu : l'eucharistie mystère lumineux !... Jésus s'est qualifié lui-même de « lumière du monde » (Jn 8,12), et cette caractéristique est bien mise en évidence par des moments de sa vie tels que la Transfiguration et la Résurrection, où sa gloire divine resplendit clairement. Dans l'eucharistie, au contraire, la gloire du Christ est voilée. Le sacrement de l'eucharistie est le « mysterium fidei » par excellence. C'est donc précisément à travers le mystère de son enfouissement total que le Christ se fait mystère lumineux, grâce auquel le croyant est introduit dans la profondeur de la vie divine...

L'eucharistie est lumière avant tout parce que, à chaque messe, la liturgie de la Parole de Dieu précède la liturgie eucharistique, dans l'unité des deux « tables », celle de la Parole et celle du Pain... Dans le récit des disciples d'Emmaüs, le Christ lui-même intervient pour montrer, « partant de Moïse et de tous les prophètes », que « toute l'Écriture » conduit au mystère de sa personne. Ses paroles font brûler le cœur des disciples, les soustraient à l'obscurité de la tristesse et du désespoir, et suscitent en eux le désir de demeurer avec lui : « Reste avec nous, Seigneur ».

mardi 26 avril 2011

"J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit".

« J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit »


« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. » Pourquoi notre Seigneur ne peut-il pas être touché avant son ascension, et comment pourrait-il être touché après ?... « Ne me touche pas, car voici que, pour votre plus grand bien, je me hâte de la terre au ciel, de la chair et du sang à la gloire, d'un corps humain à un corps spirituel (1Co 15,44)... Remonter d'ici-bas, en corps et en âme, jusqu'à mon Père, c'est descendre en esprit de mon Père auprès de vous. Alors, je vous serai présent, quoiqu'invisible : plus réellement présent qu'aujourd'hui. Alors, tu pourras me toucher et me saisir -- sans une étreinte visible, mais plus réelle, par la foi et la dévotion...

« Tu m'as vu, Marie, mais tu n'as pas pu me retenir. Tu m'as approché, mais juste assez pour me baiser les pieds et être effleurée de ma main. Tu as dit : ' Oh, si je savais comment l'atteindre, parvenir jusqu'à sa demeure ! Si je pouvais le tenir et ne plus le perdre ! ' (Jb 23,3 ; cf Ct 5,6) Ton désir se réalise : quand je serai monté au ciel, tu ne verras plus rien, mais tu auras tout. ' A mon ombre désirée tu pourras t'asseoir, et mon fruit sera doux à ton palais ' (Ct 2,3). Tu m'auras pleinement et entièrement. Je serai près de toi, en toi ; je viendrai dans ton cœur, entièrement Sauveur, entièrement Christ, en toute ma plénitude, Dieu et homme, par la puissance prodigieuse de mon Corps et de mon Sang. »

lundi 25 avril 2011

Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront".

« Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'il me verront »


L'Évangile nous dépeint la course joyeuse des disciples : « Tous deux couraient ensemble, mais l'autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre, et arriva le premier au tombeau » (Jn 20,4). Qui ne désirerait aussi chercher le Christ siégeant à la droite du Père, et pour obtenir de le trouver au terme de sa quête, qui ne chercherait à courir en esprit, lorsqu'il se remémore avec tant de joie la course à toutes jambes de tels apôtres ? Pour nous encourager en ce désir, que chacun de nous redise avec élan ce verset du Cantique des Cantiques : « Entraîne-moi à ta suite, nous courrons à l'odeur de tes parfums » (3,4 LXX). Courir à l'odeur des parfums, c'est marcher sans relâche, du pas de son esprit, vers notre Créateur, réconforté par la sainte odeur des vertus.

Telle a bien été la course digne d'éloges de ces très saintes femmes qui, d'après les évangiles, avaient suivi le Seigneur depuis la Galilée et lui sont restées fidèles au moment de sa Passion, alors que les disciples s'étaient enfuis (Mt 27,55) ; elles ont couru à l'odeur des parfums, en esprit, et même selon la lettre, car elles ont acheté des aromates pour oindre les membres du Seigneur, comme en témoigne Marc (16,1).

Frères, à l'exemple des soins empressés des disciples, hommes et femmes, auprès du sépulcre de leur Maître..., proclamons à notre manière les joies de la résurrection du Seigneur. Il serait bien dommage qu'une langue de chair taise la louange due à notre Créateur, en ce jour où sa chair est ressuscitée. Cette résurrection magnifique nous incite à proclamer la grandeur de l'Auteur d'une telle joie, et à annoncer la victoire remportée contre notre vieil ennemi...: avec le fauteur de mort lui-même, la mort est aujourd'hui délogée ; aujourd'hui, par le Christ, la vie est rendue aux mortels. Aujourd'hui les chaînes du démon sont brisées ; la liberté du Seigneur est accordée en ce jour aux chrétiens.

samedi 23 avril 2011

Des pépites d'éternité

La Parole de Dieu

« Les femmes quittèrent le tombeau tremblantes et toutes joyeuses. »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 28, verset 8.

La méditation

Il est cinq heures, Jérusalem s'éveille... Ces deux femmes n'ont plus du tout sommeil ! Elles viennent d'avoir à l'instant l'apparition d'un ange qui leur affirme que Jésus est vivant. Cela devrait suffire à les remplir de joie, mais pourquoi ont-elles encore peur ? D'ailleurs, la peur et la joie ne devraient pas se mélanger. Ce sont des sentiments trop forts et notre expérience montre que ces deux-là ne vont pas bien ensemble. Nos peurs nous déséquilibrent, nous paralysent. Au contraire, la joie signe le calme équilibre d'une vie. On m'oppose immédiatement les sensations offertes dans les parcs d'attractions. Dans le « grand huit », les manèges transportent jusqu'au vertige les participants qui s'amusent à se faire peur dans de petits chariots lancés à toute vitesse dans la pente. Ce sont les grandes frayeurs et les petites joies des parcs d'attractions ! L'évangile de la Résurrection nous parle aussi de ce mélange de peur et de joie, mais dans un tout autre registre ! Essayons de comprendre.

Première étape : imaginez la scène. On s'étonne d'abord du nombre d'acteurs présents : des femmes et des soldats. Puis, l'arrivée de l'ange du Seigneur plonge le monde entier dans la crainte. De fait, la terre tremble dans l'effroi d'avoir tenu prisonnier un Dieu pendant trois jours. L'Évangile ne dit presque rien de la réaction des soldats et des gardes, sinon qu'ils devinrent comme morts. Ils sont morts de peur ! C'est une scène étrange : les seules personnes armées sont paralysées. Ainsi, de même que la mort n'a pu retenir le Sauveur, puisqu'il ne meurt plus, les soldats sont impuissants à retenir l'auteur de la vie. Quelque chose aussi a changé pour ces deux femmes venues au tombeau ; avant ces événements, Marie-Madeleine et l'autre Marie partageaient les repas de Jésus et vivaient simplement dans sa compagnie, maintenant la crainte les saisit. Elles connaissaient un homme et voici qu'elles basculent dans l'extraordinaire de la vérité de Dieu. En l'espace d'un éclair, s'est manifestée la profondeur unique de la relation du Christ à Dieu son Père. À la Résurrection, Jésus les introduit dans l'incroyable profondeur de sa personnalité.
La joie de la résurrection n'est donc pas celle d'un happy end après les événements terribles de la Passion ; ces femmes ont compris que le Seigneur était là et qu'elles ne le savaient pas ! Ce n'est pas la conclusion de la pièce, la salutation des acteurs et le rideau qui retombe sur la scène puisqu'il n'y aurait plus rien à voir. Non, le rideau ne se referme pas : au contraire, il s'ouvre... La résurrection c'est le moment où s'impose, au coeur même du monde, la vérité de Dieu. Et c'est pour cela que la terre tremble, que les gardes sont paralysés et que les saintes femmes ont si peur. Elles, elles frôlent imprudemment le monde totalement nouveau de la résurrection. Mais déjà elles ressentent quelque chose de curieux : la peur certes devant le sublime mais aussi l'envie d'en parler, d'en découdre, d'y aller joyeusement. C'est comme avant une naissance ou un grand match !

Séquence suivante : « Et voici que Jésus vint à leur rencontre... ». Il arrive en dernier, pour tout reprendre en lui, car il a encore quelque chose à faire : garder la seule émotion de la note juste. Pour accomplir cette libération de la peur, la présence du Ressuscité va beaucoup plus loin que la parole de l'ange. Pour comprendre, mettez-vous dans la peau de quelqu'un qui vient d'apprendre le déraillement d'un train dans lequel se trouve son propre frère. Le standard téléphonique mis à la disposition des familles peut certes l'assurer que son parent ne compte pas parmi les victimes de l'accident. Mais arrive-t-il à le croire vraiment ? Non, je ne le pense pas ; car, au fond, rien ne peut remplacer l'étreinte, le café tiède pris ensemble et l'émotion partagée. Cette peur maudite maintenant est derrière. La vie, elle, est devant. « Soyez sans crainte » dit le Ressuscité puisque pour la résurrection de Jésus, c'est la même chose : dans la simplicité d'une rencontre, Jésus ressuscité veut partager à ces témoins désarmés une joie plus forte que la peur.

Pourtant, il manque encore quelqu'un sur la scène : c'est nous ! Nous avons tous notre place dans ce jardin ; car, pour nous aussi, c'est « le premier jour de la semaine ». Nous devrions avoir un peu peur, comme les femmes et les gardes, devant la manifestation de la plénitude de la vérité de Dieu. Nous ne sommes pas immédiatement en phase avec le monde de la résurrection. Non, nous n'y sommes vraiment pas habitués. Mais nous avons à apprendre à accueillir le Ressuscité qui vient simplement à notre rencontre. Dans la vérité de ce qu'Il est pour son Père et pour nous, Il nous révèle qui nous sommes pour son Père et pour Lui : des pépites d'éternité. Alors, notre vision du monde, de l'existence, des autres, peut aussi se retourner complètement et la joie nous envahir en rayonnant.
Et plus largement, qui que vous soyez, quelle que soit votre vie, vos doutes, votre parcours dans l'Église, venez tous goûter à la joie de ce jour. Alors vous saisirez que, dans son expression la plus forte, la joie de la résurrection est liée à l'amour : aimer et se savoir aimé pour toujours.

Dans un grand silence

La Parole de Dieu

« Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le Christ t'illuminera ».
Lettre aux Ephésiens, chapitre 5, verset 14.

La méditation

Après la mort du Christ, le soir du vendredi saint, le monde entier est entré dans un grand silence entre la mise au tombeau et la résurrection, la nuit de Pâques. En silence, Jésus s'est rendu solidaire de nos morts pour les entraîner avec lui au coeur du Père.

Solidaire de nos morts, Jésus a non seulement accepté de mourir mais d'être enseveli, partageant ainsi le moment où nos pauvres corps sont privés sensiblement de leur vitalité, de leur joie d'aimer et d'être aimés, pour qu'ils soient, un jour, transfigurés avec lui.

Solidaire de nos morts, Jésus, dans le sein de la terre, a dépouillé toutes les puissances du mal et de la mort qui nous retenaient captifs. Solidaires de nos morts, Jésus est descendu jusque dans nos enfers, la profondeur de nos coeurs désespérés. Aux abîmes du péché, le Christ ressuscité vient opposer les abîmes de sa miséricorde pour nous conduire, avec lui, dans les profondeurs de la vie et du bonheur de Dieu.

Chantons ainsi, avec les chrétiens des tout premiers siècles, la rencontre joyeuse du Christ avec tous nos morts : « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le Christ t'illuminera… Je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour ces morts. Lève-toi, oeuvre de mes mains, lève-toi mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici, car tu es en moi et moi en toi ».

vendredi 22 avril 2011

Le mystère d'une soif

La Parole de Dieu

« Sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : "J'ai soif." »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean chapitre 19, verset 28.

La méditation

En croix, Jésus a soif. A cette heure, Jésus a soif jusqu'au bout de notre foi et de notre amour.

Mendiant, comme tout amour, Jésus qui n'a pas craint, épuisé de fatigue, de demander à une femme « donne moi à boire », ose nous demander maintenant de coopérer avec lui au salut du monde par la croix. Alors que dans l'épreuve, le risque est grand de nous emmurer, le Christ nous dit son désir immense qu'on lui dise : oui ! C'est comme s'il nous disait : « j'ai soif de ton oui ! »
Notre oui à Dieu sera peut-être un pauvre oui, balbutié, mais il nous ouvrira mystérieusement les portes de la vie et soulèvera à notre insu les pesanteurs de notre monde.

Au pied de la croix, une femme est là, debout. Elle n'a pas fui. Le « oui » qu'elle a dit au printemps de sa vie, elle le redit à l'heure du plus grand dépouillement. Mais, ô miracle, c'est l'heure où elle est consacrée mère des sauvés. Jésus la regardant, avec saint Jean, vient de leur dire : « voici ton fils, voici ta mère ».

Heureux sommes-nous si, à l'heure de la croix, nous savons accueillir Marie chez nous !

jeudi 21 avril 2011

Un cadeau de noces

La Parole de Dieu

« Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, chapitre 13, verset 1.

La méditation

Dans la soirée du Jeudi saint, nous sommes invités, avec les apôtres, à revivre avec recueillement le Banquet de la dernière Cène.

Dans un contexte de complot et de trahison, Jésus nous montre son amour inépuisable jusqu'au bout. « Dans la nuit où il fut livré », au cours d'un dernier repas, après avoir dit : « ceci est mon corps livré », « ceci est mon sang versé pour vous », puis « faites ceci en mémoire de moi », Jésus offre à son Église, comme un cadeau de noces, l'offrande de sa vie qu'il fera le lendemain sur le calvaire. Offert une fois pour toutes sur la croix, Jésus veut qu'au coeur de l'Histoire palpite le mystère de l'Amour, il veut nous rendre contemporains de sa Passion comme Marie au pied de la croix, pour nous entraîner avec lui dans une vie d'offrande et de don de soi.

Bien plus, déjà ressuscité, il nous entraîne dans son passage vers le Père. Il nous met en communion non seulement les uns avec les autres, mais avec l'immense foule de ceux qui nous ont précédés près de Dieu. A travers les nuages de l'Histoire, l'Eucharistie, le don du corps de Jésus dans le pain et le vin, brille comme un coin du ciel, un avant-goût de la joie promise. Elle illumine notre route, éveille notre espérance et suscite une prière ardente : viens Seigneur Jésus !

Un cadeau de noces

La Parole de Dieu

« Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, chapitre 13, verset 1.

La méditation

Dans la soirée du Jeudi saint, nous sommes invités, avec les apôtres, à revivre avec recueillement le Banquet de la dernière Cène.

Dans un contexte de complot et de trahison, Jésus nous montre son amour inépuisable jusqu'au bout. « Dans la nuit où il fut livré », au cours d'un dernier repas, après avoir dit : « ceci est mon corps livré », « ceci est mon sang versé pour vous », puis « faites ceci en mémoire de moi », Jésus offre à son Église, comme un cadeau de noces, l'offrande de sa vie qu'il fera le lendemain sur le calvaire. Offert une fois pour toutes sur la croix, Jésus veut qu'au coeur de l'Histoire palpite le mystère de l'Amour, il veut nous rendre contemporains de sa Passion comme Marie au pied de la croix, pour nous entraîner avec lui dans une vie d'offrande et de don de soi.

Bien plus, déjà ressuscité, il nous entraîne dans son passage vers le Père. Il nous met en communion non seulement les uns avec les autres, mais avec l'immense foule de ceux qui nous ont précédés près de Dieu. A travers les nuages de l'Histoire, l'Eucharistie, le don du corps de Jésus dans le pain et le vin, brille comme un coin du ciel, un avant-goût de la joie promise. Elle illumine notre route, éveille notre espérance et suscite une prière ardente : viens Seigneur Jésus !

mercredi 20 avril 2011

Tenez-vous éveillés

La Parole de Dieu

« Pendant les jours de sa vie mortelle, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé. »
Lettre aux Hébreux, chapitre 5, verset 7.

La méditation

Quand on souffre, on n'a plus la force de prier. En agonie, Jésus prie de façon plus intense. A genoux, sa prière est un cri, une clameur avec larmes devant Dieu. En outre, Jésus cherche de la compagnie, du soulagement de la part des hommes… Mais il n'en reçoit point, car ses disciples dorment.

Pourtant sa clameur est enveloppée par des mots de confiance : « pour que Ta volonté soit faite » . Et puis, malgré sa solitude, il a souci de ses disciples : « priez, tenez vous éveillés… ». A l'image de Jésus, c'est souvent le propre de nombre de souffrants de s'oublier, de penser à ceux qui peinent et qui doutent.

Jésus va mourir, mais il trouve la force de traverser la croix pour entrer dans la vie de Dieu. Dieu exauce nos prières dans la souffrance, non toujours en accordant ce qu'on demande, mais en nous donnant mieux : la force de faire sa volonté et de sauver le monde.

mardi 19 avril 2011

Dans une grande solitude

La Parole de Dieu

« Vous me laisserez seul ; pourtant je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean chapitre 16, verset 32.

La méditation

La Passion du Christ, comme la nôtre, n'est pas seulement l'expérience de la souffrance et de la mort, elle est surtout l'expérience d'une grande solitude. C'est Judas qui sort dans la nuit pour trahir. C'est Pierre, l'apôtre enthousiaste, qui renie son Maître. Dans nos vies, c'est l'heure où des êtres chers, des amis sur qui on comptait, nous abandonnent ou disparaissent.

En grande solitude, Jésus ne joue pas aux héros. Son âme est profondément troublée. Il éprouve, tout comme nous, un sentiment de lassitude. Aussi, n'ayons pas honte d'avoir peur, voire, de connaître des moments de dépression ! Car, comme le dit Bernanos : « La peur est aussi la fille de Dieu, rachetée la nuit du jeudi saint. »

Pourtant, Jésus n'est pas découragé, submergé par la peur. C'est l'heure où il se ressaisit. Abandonné de tous, il se sait toujours aimé du Père.

Ainsi pour nous qui désirons vivre avec Dieu, les heures de pire solitude peuvent devenir, à notre insu, les heures de la plus grande communion.

Un geste de grande douceur

La Parole de Dieu

« Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie. Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, chapitre 12, versets 1 et 3.

La méditation

À l'entrée de la Passion, voici un geste de grande douceur : l'onction d'une femme, Marie-Madeleine, à Béthanie… Tandis qu'elle est couverte de reproches, Jésus la loue pour la prodigalité de son amour. Surtout, elle a pressenti la passion et la mort de Jésus. La grandeur de l'amour, c'est de pressentir le désir de ceux qu'on aime, de ceux qui souffrent.

Cette scène de douceur se renouvellera jusqu'à la croix. Sur la voie douloureuse, au milieu de la brutalité des soldats, nous retrouverons des signes de tendresse : ce sont des femmes qui accompagnent Jésus de leurs larmes ; c'est une autre femme, Véronique, qui essuie la sainte Face de Jésus ; c'est Simon de Cyrène qui revient des champs et que l'on réquisitionne ; enfin, c'est Marie, sa mère, que l'on retrouve debout au pied de la croix.

Si nos coeurs sont éveillés, nous saurons découvrir, sur tous nos chemins de croix, des gestes de tendresse et de réconfort : c'est cette présence silencieuse près d'un malade ; cette mère qui humecte le front et les lèvres du son enfant fiévreux ; cette épouse qui tient la main de son époux et peut-être lui fermera les yeux. Comment ne pas y reconnaître mille signes de l'inlassable sollicitude de Dieu ?

Ma die, je la donne

La Parole de Dieu

« Quelques jours avant la fête de la pâque, Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des oliviers. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, chapitre 21, verset1.

La méditation

Voici que nous entrons dans la semaine sainte où nous allons suivre Jésus montant vers sa Passion et sa croix. Avec la liturgie des Rameaux, nous acclamons l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem comme un avant-goût du triomphe de Pâques. Il faut, en effet, avoir été ébloui par le Christ en gloire pour suivre le Christ, dans les humiliations de sa Passion, sans perdre coeur. Mais pourtant, la semaine sainte nous rappelle qu'on ne peut avoir part à la joie de la résurrection de Jésus sans communier à ses souffrances et à sa croix.

Certes le message de la croix est, aujourd'hui comme hier, difficile à entendre. La souffrance et la mort semblent si absurdes qu'il est difficile d'en parler. Elles appellent surtout à l'égard de ceux qui souffrent respect et silence. Pourtant, peut-on complètement se taire ? Dans ce monde où éclatent sous nos yeux tant de sang innocent versé, tant de vies brisées, tant d'hommes et de femmes qui souffrent et meurent, n'est-ce pas le moment, à l'entrée de la passion, par delà les combats, voire les révoltes inévitables, de chercher, près du Christ en croix, non des réponses ou des explications, mais une source de lumière et de paix ?

Notons d'abord, qu'avant tout discours, il nous faut accueillir la croix comme un fait et un mystère majeur de l'Évangile. Car Dieu ne nous parle pas d'abord par des discours mais par des faits, des gestes immenses qui nous révèlent son étonnante sagesse. Pour nous sauver, Dieu n'a pas choisi ce qui est le privilège de quelques-uns : la richesse, la science…, il s'est dépouillé, abaissé, comme dit saint Paul, jusqu'à prendre sur lui ce qui affecte notre être même, notre souffrance et notre mort. Avec cela, le plus commun, le plus intime, le plus redouté, il sauve le monde.

Aussi, dans nos épreuves, le Christ n'est plus loin de nous. Éprouvé en tout, comme nous, excepté le péché, il peut compatir à toutes nos faiblesses et transfigurer toutes nos blessures. En silence, en effet, le Christ a connu nos douleurs, nos solitudes, le mépris des puissants, la légèreté des foules, la trahison et l'abandon de ses amis et même nos agonies et le silence mystérieux du Père à l'heure de la mort : « mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as tu abandonné ? »

Mais ce qui change tout, ce sont les paroles toutes de paix qui descendront de la croix : « Père pardonne leur » ; « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » ; « voici ta Mère » ; « Entre tes mains ». Mais surtout, dans la Passion selon saint Jean, Jésus nous apparaît comme le Seigneur Roi, Dieu lui même qui nous donne sa vie, par amour.

C'est vrai, Jésus est « livré » mais il se livre lui même. Dans la nuit de Gethsémani, quand on vient l'arrêter, Jésus lui-même s'avance : « Qui cherchez vous ? C'est Moi ». De même, il rend le dernier soupir quant Il sait que « tout est accompli ». En croix, Jésus nous fait le don total de sa vie. Dans la croix de son Fils, c'est Dieu lui-même qui nous dit la folie de son amour.

Pour nous, dans cette lumière du Christ qui, dans sa mort, est Roi et donne sa vie, il me semble que le Seigneur nous adresse peut-être comme un appel. Pour le comprendre je me permets d'évoquer un témoignage bouleversant, celui d'un homme de coeur, Emmanuel Mounier.

Quand sa petite fille Françoise est atteinte d'encéphalite, il ose écrire à sa femme Paulette : « Si nous ne faisons que souffrir, endurer, supporter, nous ne tiendrons pas… Du matin au soir, ne pensons pas à ce mal comme quelque chose qu'on nous enlève, mais comme quelque chose que nous donnons afin de ne pas démériter de ce petit Christ qui est au milieu de nous. »

Finalement, par l'amour et la présence du Seigneur, nos épreuves cessent peu à peu d'être des lieux de repli sur soi ou d'accusation, mais des lieux de dépossession de soi et d'identification au Seigneur. Quand nos pauvres vies, si touchées soient elles, deviennent rayonnantes de lumière, de paix, quand elles ont déjà l'ampleur de l'amour, la mort est déjà vaincue en nous, nous devenons des vivants avant la mort. Nos yeux ne s'arrêtent plus au visage du crucifié, ils sont éblouis par le Seigneur de gloire au point d'attendre, toute notre vie, la joie du Face à Face.

jeudi 14 avril 2011

Voilà la demeure de Dieu

La Parole de Dieu

« Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc, chapitre 24, verset 50.

La méditation

C'est sans scrupule qu'il faut user de ce temps de Carême pour s'arrêter, prendre du temps pour soi et faire le point si nécessaire.

Le Christ avait coutume durant le temps de la mission de prendre du repos. Et c'est chez Marie, à Béthanie, qu'il se rendait. « Béth-anie », en hébreu , « la maison de l'affligé », le lieu du refuge.

Pour nous aussi, il s'agit de trouver des lieux de refuges humains et spirituels. Sur le plan de mes relations, il me faut compter sur une maison de parents ou d'amis pour me retirer quelque temps si le poids du quotidien se fait trop lourd à porter et pouvoir reprendre force à leur contact, en leur compagnie. Et ma maison également doit pouvoir s'ouvrir lorsqu'un proche ou un pauvre vient frapper à sa porte. Spirituellement il s'agit de faire de notre personne, corps et âme, la demeure du Seigneur.

Nous sommes les « béthanies » d'aujourd'hui pour le Seigneur. Et pour accueillir le Seigneur il n'est pas besoin de mettre les petits plats dans les grands. En choisissant de venir demeurer dans nos coeurs, le Seigneur accepte d'abandonner l'accueil majestueux qui lui est dû. Inutile de construire un palais d'artifices en carton-pâte. Ce que le Seigneur attend, c'est, dans le silence de la prière, que la porte de notre mansarde s'ouvre pour pouvoir partager un moment avec Lui au coin du feu.

La petite fille Espérance

La Parole de Dieu

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, chapitre 3, verset 17.

La méditation

Il semblera certes présomptueux pour un jeune frère dominicain, bien au chaud dans son couvent, d'oser l'affirmer, mais il en est ainsi : pour un disciple du Christ, aucune misère n'aura le dernier mot, rien n'est jamais vraiment perdu.

Peu importe le mal que j'ai dû supporter ou celui que j'ai infligé, ma vie ne s'arrête pas là, ma vie a un prix inestimable : je suis le fils bien-aimé, la fille bien-aimée de Dieu. La voici l'espérance qui me fait vivre et qui ne me sera jamais enlevée.

Espérer ce n'est pas naïvement dire que tout va bien quand tout va mal. L'espérance nous met debout alors que le mal nous veut à terre. Le moteur de mon espérance c'est cette certitude d'être aimé de Dieu, une certitude puisée dans Ses yeux compatissants dans lesquels je dois pouvoir me plonger à travers ceux de mes proches : parents, conjoint, enfants, amis, etc.

Dieu n'a que faire de ce que nous avons été ou de ce que nous serons, Il n'est touché que de ce que nous sommes. Et je le redis, nous sommes ses enfants bien-aimés en qui Il a mis tout Son Amour. Un amour dont je vis et dont je suis capable à mon tour. Un amour source d'une joie bientôt parfaite lorsqu'elle sera partagée avec Dieu et avec les saints dans l'éternité.

mercredi 13 avril 2011

Choisis la vie

La Parole de Dieu

« Je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance. »
Livre du Deutéronome, chapitre 30, verset 19.

La méditation

Le temps du carême est un temps qu'on dit propice à la conversion. Mais qu'est-ce au juste, me direz-vous, la conversion ?

Eh bien ! c'est sans doute moins compliqué que cela n'y paraît. La conversion, ce n'est ni plus ni moins qu'un retournement, un virage à 180° appliqué à la vie spirituelle. C'est vouloir pour soi-même mettre fin à la spirale du mal, au cercle vicieux des ténèbres en pensées, en paroles et en actes. C'est, lorsque la voie paraît sans issue, ne pas s'engouffrer dans l'impasse et faire demi-tour...

Ce fut, pour Marie-Madeleine, le simple fait de se lever et de pousser la porte de chez elle pour aller rencontrer Jésus. Pour l'écrivain Paul Claudel, ce fut simplement d'écouter, le soir de Noël, un beau cantique chanté par des enfants dans la cathédrale de Paris. Ce fut, le même jour, pour Thérèse Martin, future sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, alors âgée de 12 ans, le fait de sécher ses larmes en descendant de l'escalier pour aller rejoindre ses parents près du sapin et, plutôt que de faire un énième caprice, choisir de quitter l'égoïsme de l'enfance. Ces gestes ont changé leur vie pour toujours.

Et moi, de quel geste de conversion vais-je bien pouvoir être capable rien que pour aujourd'hui ?

mardi 12 avril 2011

Aller au-delà de la peur

La Parole de Dieu

« Confiance, lève-toi, il t'appelle ! »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc chapitre 10, verset 49.

La méditation

On peut bien vouloir changer nos mauvaises habitudes, prendre une décision pour orienter notre vie vers un peu de bien, parfois cela ne suffit pas, et notre bonne volonté devient velléité.

Parfois, il y a des raisons légitimes qui ne permettent pas le changement. Mais, le plus souvent, c'est parce que la peur nous empêche d'agir : la peur de ne pas y arriver, la peur de l'inconnu une fois ce changement opéré, la peur de nous-même quand il y a bien longtemps que l'on ne se sent plus capable de rien !

Avant de s'engager dans une démarche de conversion, il faut trouver le remède contre cette peur. Le seul remède c'est la confiance : confiance en soi d'abord, puis dans les autres, et enfin confiance en Dieu, source et sommet de la confiance. Et alors, l'état ultime de la confiance, c'est la foi. Avant d'opérer un miracle Jésus pose généralement cette question au pauvre qui se présente devant lui : « Crois-tu ? ».

Il s'agit bien ici de confiance parce que la vraie question de Jésus est : « As-tu confiance en moi ? Penses-tu que je peux faire quelque chose pour toi, t'aider, te sauver ? ». A nous de répondre : oui, Seigneur, je n'ai pas peur, j'ai confiance en toi, je crois en toi !

lundi 11 avril 2011

Toi qui nous aimes

La Parole de Dieu

« L'amour du Seigneur, sans fin je le chante. »
Psaume 88, verset 2.

La méditation

Dieu n'est pas le créateur d'une humanité qu'Il se chargerait de mettre en mouvement et qu'il abandonnerait à son sort. Dieu non seulement nous crée, mais Il nous crée à son image et par amour gratuit. Il aime à tel point l'humanité qu'Il a choisi de s'unir à elle en devenant homme par Son Fils Jésus-Christ. Et cet amour est assuré sans limites dans le temps.

Comme Dieu Lui-même, cet amour est éternel, il est de toujours à toujours. Cet amour est parfait. Dieu nous aime totalement d'un amour qui, contrairement au nôtre, n'est pas corrompu par le péché et notre humaine faiblesse. Cet amour est sans exclusive. Dieu aime tous ses enfants, des plus puissants aux plus pauvres, du « premier de la classe » au pire criminel croupissant en prison. Cet amour est personnel. Il est unique pour chacun d'entre nous.

Voyez, le matin de la résurrection, Jésus apparaît à Marie-Madeleine près de son tombeau. Elle ne le reconnaît pas immédiatement. C'est au moment où Jésus l'appelle par son prénom, Marie, qu'elle se retourne et reconnaît le Seigneur.

Dieu est fidèle. Jamais il ne retire son amour et rien ni personne ne saurait nous enlever cet amour. Ni mon péché ni ma misère ne peuvent faire que Dieu revienne sur l'amour qu'Il me porte. Je peux me détourner de cet amour, je peux ne pas être disposé à le recevoir, mais cela n'anéantit pas l'amour qu'a Dieu pour moi.

Toi qui nous aimes

La Parole de Dieu

« L'amour du Seigneur, sans fin je le chante. »
Psaume 88, verset 2.

La méditation

Dieu n'est pas le créateur d'une humanité qu'Il se chargerait de mettre en mouvement et qu'il abandonnerait à son sort. Dieu non seulement nous crée, mais Il nous crée à son image et par amour gratuit. Il aime à tel point l'humanité qu'Il a choisi de s'unir à elle en devenant homme par Son Fils Jésus-Christ. Et cet amour est assuré sans limites dans le temps.

Comme Dieu Lui-même, cet amour est éternel, il est de toujours à toujours. Cet amour est parfait. Dieu nous aime totalement d'un amour qui, contrairement au nôtre, n'est pas corrompu par le péché et notre humaine faiblesse. Cet amour est sans exclusive. Dieu aime tous ses enfants, des plus puissants aux plus pauvres, du « premier de la classe » au pire criminel croupissant en prison. Cet amour est personnel. Il est unique pour chacun d'entre nous.

Voyez, le matin de la résurrection, Jésus apparaît à Marie-Madeleine près de son tombeau. Elle ne le reconnaît pas immédiatement. C'est au moment où Jésus l'appelle par son prénom, Marie, qu'elle se retourne et reconnaît le Seigneur.

Dieu est fidèle. Jamais il ne retire son amour et rien ni personne ne saurait nous enlever cet amour. Ni mon péché ni ma misère ne peuvent faire que Dieu revienne sur l'amour qu'Il me porte. Je peux me détourner de cet amour, je peux ne pas être disposé à le recevoir, mais cela n'anéantit pas l'amour qu'a Dieu pour moi.

dimanche 10 avril 2011

Sauvée par l'amour

La Parole de Dieu

« Marie arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : "Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort." »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean chapitre 11, verset 32.

La méditation

Lazare est mort. Ses soeurs, Marthe et Marie, accueillent les proches de la famille, tâchant ensemble de se consoler malgré la tristesse. Pourtant, dans cette foule, il manque un ami, Jésus de Nazareth, ce prédicateur itinérant sur le parcours duquel les aveugles voient, les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, parfois même les morts ressuscitent. Marthe et Marie l'envoient donc chercher. Qui sait ?

Peut-être trouvera-t-il un moyen de transformer encore leur vie comme il l'a fait depuis leur première rencontre. Marie, celle que la tradition identifie à Marie-Madeleine, sait bien de quoi il est capable même si, pour elle, il n'a pas été question de guérison miraculeuse. Ce que Jésus a fait pour elle valait bien plus. Marie, avant de connaître Jésus, plus personne ne la considérait. Pécheresse publique, tourmentée par de nombreux démons, elle n'était que l'ombre d'elle-même.

Et c'est un dernier acte d'amour qui l'a sauvée. Pourtant, alors qu'elle avait connu tant d'hommes avec qui l'espace d'un instant elle avait partagé un succédané d'amour, alors qu'elle ne s'estimait même plus elle-même, que pouvait-elle encore attendre de l'amour ?

De l'amour humain rien probablement, elle en a dévoyé toutes les formes. C'est d'un amour surhumain dont elle avait besoin, un amour de réparation intérieure. C'est ce qu'elle est allée chercher, un soir. Jésus dînait chez un voisin. Elle l'apprend, elle connaît la réputation de l'invité. On dit de lui que c'est un prophète, peut-être Jean le Baptiste, peut-être le Messie annoncé par les Écritures.

Peu importe à vrai dire, Marie s'est tellement fait tromper qu'elle peut bien tenter le tout pour le tout, même pour un charlatan. Elle prend son dernier flacon de parfum et court se jeter aux pieds de Jésus. Parce que si vraiment celui-là est le Fils de Dieu, c'est à lui que revient ce parfum de luxe, dernier témoin de la vie de ténèbres qu'elle a menée jusque-là. C'est à lui aussi que reviennent ses larmes, ses cheveux, tout son corps et son âme qu'elle veut voir revenir à la vie. Les convives s'étonnent de la passivité de Jésus. Connaissant la réputation de cette femme de mauvaise vie, il aurait dû rapidement la rabrouer et demander au maître de maison de la mettre dehors. Il n'en fait rien. Parce que, pour la première fois, la confiance dont a fait preuve Marie ne va pas être déçue. Cette vie qu'elle attendait, seul Jésus la lui donne. « Tes péchés ont été pardonnés. Ta foi t'a sauvée. Va en paix. ». C'est bien peu spectaculaire, mais c'est de cela dont avait besoin Marie. Elle avait besoin de savoir que sa vie ne s'arrêtait pas aux erreurs du passé, qu'elle était capable d'aimer et d'être aimée à nouveau.

Alors à ce Jésus qui l'a fait revivre, elle a tout donné. Elle l'a suivi et a rejoint le groupe des disciples. Elle est même allée plus loin et l'a fait entrer dans sa maison à Béthanie. Elle lui a fait connaître son frère Lazare et sa soeur, Marthe. Et entre cette fratrie et Jésus des liens particuliers se sont tissés, dépassant la relation ordinaire maître-disciples. Ce sont ainsi les seuls, avec le disciple bien-aimé, dont l'Évangile nous dit que Jésus les aimait.

Alors, à l'annonce de la mort de Lazare, il n'est pas étonnant que Jésus rebrousse chemin et aille retrouver ses amis. Il vient à nouveau à leur rencontre et il pleure avec eux. Jésus pleure. Dieu pleure. Mais au milieu de cette détresse, il demande aux deux soeurs ce même acte qui a fait revivre Marie, il y a bien longtemps, cet acte de confiance, d'abandon : « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Et pour que le monde croie qu'il est le maître de la Vie, qu'il est l'amour parfait qui fait revivre, qu'il est le Fils de Dieu, Jésus va aller jusqu'au tombeau de Lazare pour lui lancer cet appel : « Lazare, lève-toi, sors d'ici ! ». Cette résurrection fut pour la fraternité de Béthanie l'ultime témoignage de la divinité du Christ.

Mais Jésus allait réserver à Marie seule, le témoignage de sa victoire suprême sur la mort et le mal par sa propre résurrection. Au lendemain de sa Pâque, c'est Marie qu'il rencontre. Et elle, elle le reconnaît à l'instant où il prononce son prénom : « Marie ». C'est dans les yeux et le coeur de Jésus, que Marie s'est reconnue comme personne, comme fille de Dieu, comme fille ayant du prix aux yeux de son Père. Alors, envoyée en mission, Marie va courir annoncer la bonne nouvelle aux disciples de Jésus. Le maître est vivant. Notre confiance, notre espérance, notre amour n'ont pas été vains et grâce à eux, Dieu nous a sauvés . Soyons-en sûrs, ce que Dieu a fait pour et avec Marie, il le refait pour nous et avec nous tous les jours, jusqu'à ce qu'Il revienne.

samedi 9 avril 2011

Voyage au bout de la nuit

La Parole de Dieu

« Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec [les deux disciples] ; mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. »
Évangile selon saint Luc, chapitre 24, versets 15 et 16.

La méditation

Le Seigneur est là, à leurs côtés. Il est là et il fait route avec eux. Il est là et ils ne le voient pas.

De tous les disciples à qui Jésus s'est donné à voir dans la lumière de sa résurrection, ces deux-là, sur le chemin d'Emmaüs, sont les plus rétifs, les plus résistants. Abattus par la déception et la douleur, ils rentrent chez eux, en ressassant sans relâche le récit désespérant de l'arrestation et de la mort de Jésus : ils ont tout perdu dans cette histoire. Ils sont comme dans un tunnel ; ne leur demandez pas d'en sortir, ne leur demandez pas d'ouvrir les yeux.

Il faudra bien des explications – toute une catéchèse en vérité –, bien de la patience et bien de la douceur, un peu de pain et une bénédiction, pour que leurs coeurs se réchauffent et fondent finalement, pour qu'enfin leurs yeux s'ouvrent et qu'ils le reconnaissent. En travaillant à assouplir le coeur des deux disciples, Jésus leur ouvre les yeux et les établit dans la foi.

Bientôt, le Seigneur va s'éclipser. Il va prendre de la distance. Mais le coeur des deux disciples restera marqué par cette brûlure secrète laissée par le Ressuscité au soir du troisième jour. Ils sauront désormais voir et discerner, dans leur vie et dans le monde, la présence toujours fugace mais bien réelle de Jésus, la vraie lumière.

Voyage au bout de la nuit

La Parole de Dieu

« Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec [les deux disciples] ; mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. »
Évangile selon saint Luc, chapitre 24, versets 15 et 16.

La méditation

Le Seigneur est là, à leurs côtés. Il est là et il fait route avec eux. Il est là et ils ne le voient pas.

De tous les disciples à qui Jésus s'est donné à voir dans la lumière de sa résurrection, ces deux-là, sur le chemin d'Emmaüs, sont les plus rétifs, les plus résistants. Abattus par la déception et la douleur, ils rentrent chez eux, en ressassant sans relâche le récit désespérant de l'arrestation et de la mort de Jésus : ils ont tout perdu dans cette histoire. Ils sont comme dans un tunnel ; ne leur demandez pas d'en sortir, ne leur demandez pas d'ouvrir les yeux.

Il faudra bien des explications – toute une catéchèse en vérité –, bien de la patience et bien de la douceur, un peu de pain et une bénédiction, pour que leurs coeurs se réchauffent et fondent finalement, pour qu'enfin leurs yeux s'ouvrent et qu'ils le reconnaissent. En travaillant à assouplir le coeur des deux disciples, Jésus leur ouvre les yeux et les établit dans la foi.

Bientôt, le Seigneur va s'éclipser. Il va prendre de la distance. Mais le coeur des deux disciples restera marqué par cette brûlure secrète laissée par le Ressuscité au soir du troisième jour. Ils sauront désormais voir et discerner, dans leur vie et dans le monde, la présence toujours fugace mais bien réelle de Jésus, la vraie lumière.

vendredi 8 avril 2011

De battre, mon coeur s'est arrêté

La Parole de Dieu

« Saul se releva et, bien qu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas. »
Livre des Actes des Apôtres, chapitre 9, verset 8.

La méditation

La scène se déroule quelque part à proximité de Damas, sur une de ces routes où parfois un vent de sable fait se plisser les yeux des voyageurs, jusqu'à paralyser leur marche.

Mais ce n'est pas le sable qui aveugle Saul : il vient de sortir ébloui d'un sommeil trop prolongé ; il vient de quitter les ténèbres qu'il habitait ; il vient de se réveiller d'entre les morts, foudroyé par une lumière venant du ciel qui a resplendi autour de lui. Quelqu'un – Jésus-Christ – est entré dans sa vie – sans prévenir – et a projeté sur son coeur, sur son intelligence et sur ses yeux une lumière nouvelle, d'une intensité dépassant toute mesure.

Saul vient de faire la rencontre de sa vie ; il lui faudra plusieurs jours pour se remettre, pour accueillir pleinement cette lumineuse présence et pour s'accoutumer au monde qu'il découvre soudainement sous un jour nouveau. Tout est transformé en lui et autour de lui par un amour dont il ignorait jusqu'à la possibilité.

L'amour rend aveugle, dit-on. Dans le cas de Saul, c'est vrai à un titre très particulier. Mais la cécité de Saul n'est que très provisoire. Bientôt, à la prière d'Ananie, des écailles lui tomberont des yeux et il ouvrira vraiment les yeux comme pour la première fois. Un homme nouveau verra le jour : Paul.

mercredi 6 avril 2011

Un coeur en hiver

La Parole de Dieu

« Ils ont des yeux pour voir et ils ne voient pas, (…) car c'est une engeance de rebelles. »
Livre d'Ezéchiel, chapitre 12, verset 2.

La méditation

Nous pourrions croire que la connaissance vraie ne doit pas trop s'embarrasser de sentiments, qu'il n'est jamais d'avis plus éclairé que celui d'un expert indépendant et que l'oeil n'est jamais plus pénétrant que lorsqu'il ausculte sans passion.

La Bible nous met à une tout autre école. A l'écoute de la Parole de Dieu, on découvre qu'aimer et connaître ne vont jamais l'un sans l'autre. Qui n'aime pas Dieu ne peut en dire que des bêtises. Qui n'aime pas son prochain ne peut pas le connaître vraiment.

En fait, celui qui est enfermé dans l'indifférence ou la rébellion ne parvient même pas à voir distinctement le monde tel qu'il est. Il est bouché ! La vérité des êtres et des choses nous échappe toujours, lorsque nous nous situons à leur égard comme des spectateurs ou des mercenaires. C'est ce que désigne Ezéchiel dans sa prophétie : l'endurcissement du coeur, la colère et la jalousie sont comme des voiles épais qui bouchent la vue et qui encrassent notre intelligence.

Aime d'abord. Alors tu verras clair. Secoue la cendre qui paralyse ton coeur. Alors s'en ira la poussière que tu as dans l'oeil.

Saint Augustin a une superbe formule dans un de ses écrits : « Personne ne peut être connu, sinon par l'amitié. »

Ainsi Dieu connaît-il l'homme à la mesure de l'amour qu'il lui porte depuis toujours. Aimons-le à notre tour, pour pouvoir le connaître et le voir.

mardi 5 avril 2011

Le voleur de lumière

La Parole de Dieu

« Le serpent dit à la femme : "Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux." »
Livre de la Genèse, chapitre 3, verset 5.

La méditation

Il y a un choix à faire, un doute à surmonter. Serons-nous plus clairvoyants, aurons-nous le regard plus pénétrant si nous choisissons de voir toute chose à la lumière de Dieu ou si, au contraire et comme le suggère le serpent, nous cherchons à voir et à connaître sans lui et contre lui ?

Une voix se fait entendre. Puissamment. Elle nous dit que notre monde se porterait bien mieux sans Dieu qu'avec lui, que les hommes ne trouveront la paix que lorsqu'ils auront évacué pour de bon la question de Dieu, que la seule vraie science est une science débarrassée de l'encombrante présence de Dieu, qu'il faut et qu'il suffit d'être raisonnable, d'arrêter de jouer les illuminés. « Ouvre les yeux, bon sang ! »

Mais à vouloir « ouvrir les yeux » sur la suggestion du serpent, Adam et Ève n'ont découvert, en fait, qu'une seule chose, dérisoire et déroutante : qu'ils étaient nus. (Livre de la Genèse, chapitre 3, verset 7). Pas sûr qu'ils y aient gagné au change, surtout quand on mesure le prix qu'ils ont payé : la rupture du lien confiant et lumineux qui, précisément, soutenait l'éminente dignité de l'homme et de la femme. Le serpent les a escroqués.

Comme un antidote au venin du serpent, l'Évangile nous apprend que ce qui mérite vraiment d'être vu ne peut l'être que dans la confiance. Ce qui mérite vraiment d'être connu ne peut l'être que dans la foi.

lundi 4 avril 2011

Un jour sans fin

La Parole de Dieu

« La nuit n'existera plus. »
Apocalypse de saint Jean, chapitre 22, verset 5.

La méditation

Au tout début de la Bible, dans le grand récit de la Création, la toute première parole de Dieu vient percer les ténèbres : « Que la lumière soit. » Premier éclair, première lueur.

Au coeur des Écritures, dans l'Évangile, Jésus se découvre à ses disciples comme « la lumière du monde ».

A la toute fin de la Bible, la lumière a envahi la totalité du cosmos. Les élus sont rassemblés autour de Dieu et contemplent son visage dans une lumière sans ombre. La nuit a disparu ; le Soleil s'est levé pour toujours.

Avoir les yeux ouverts, au sens biblique, c'est prendre la mesure de cette conquête irréversible de la lumière sur les ténèbres, c'est prendre conscience de la croissance irrépressible du Royaume en notre monde, c'est voir le Christ à l'oeuvre au coeur de l'histoire des hommes, au coeur de leurs joies et au coeur de leurs souffrances.

Tout cela ne saute pas aux yeux, dira-t-on. Et c'est vrai. Le regard de la foi donne à voir des choses que peut-être les autres ne voient pas. De grandes et de petites choses. Des choses exaltantes et des choses accablantes. Le plus beau et le plus moche. Ce qui est promis à l'éternité et ce qui est promis à disparaître. Ce qui resplendit dès aujourd'hui de la lumière divine et les nappes de ténèbres qui résistent encore. De quoi rire et de quoi pleurer.

Et tout cela, dans l'attente du jour où tout sera dans la pleine lumière de Dieu

dimanche 3 avril 2011

Les oiseaux

La Parole de Dieu

« Je suis venu en ce monde pour que ceux qui ne voient pas puissent voir. »
Évangile selon saint Jean, chapitre 9, verset 39.

La méditation

Il y a cinq ans, j'ai commencé à observer, à mes heures perdues, les oiseaux qui égayent le jardin de notre couvent, à Lille. Comme je n'y connaissais rien – ou si peu ! – j'ai commencé par me procurer une petite brochure, pour me faire une idée des différentes espèces qui peuplent les jardins de nos villes. Le B. A. BA. de l'ornithologie.

Il y a bien sûr beaucoup d'oiseaux qu'on ne reconnaît que si l'on y prête un peu d'attention. La nature a veillé à protéger les plus fragiles d'un manteau discret, mais il y en a beaucoup d'autres qui se drapent, au contraire, de couleurs vives. Parmi eux, il y a le geai des chênes. Il ne faut pas être bien malin pour identifier l'animal : sa taille, son plumage bigarré aux couleurs vives et surtout ce trait bleu vif qui souligne le contour des ailes le rendent repérable du premier coup d'oeil ; on le reconnaîtrait entre mille.

En découvrant dans cette brochure la planche qui lui était dédiée, je me suis dit : « Je n'ai jamais vu cet oiseau ». Je pensai que, probablement, il dédaignait de nicher chez nous. Un oiseau anticlérical, peut-être ? Mais à vrai dire, je n'ai pas simplement pensé que je n'avais jamais vu cet oiseau : j'en étais sûr ; s'il s'était présenté devant moi, je l'aurais vu !

Jésus dit dans l'évangile : « Du moment que vous dites : "Nous voyons !", votre péché demeure ».

Il n'a pas fallu cinq minutes pour que, juste sous ma fenêtre, sur une des branches du saule pleureur juste devant ma cellule, un geai vienne se poser. Il était là, avec son ventre brun teinté de rose, sa queue noire, ses yeux soulignés de blanc, sa moustache épaisse... et ce trait bleu vif que j'aurais juré quelques instants auparavant n'avoir jamais vu de ma vie. Il était là, à quelques mètres seulement, moqueur, et il me disait que si seulement j'avais daigné ouvrir les yeux, j'aurais fait sa connaissance depuis bien longtemps déjà.

Naturellement l'apparition de ce geai n'était nullement due à un hasard extraordinaire. En quelques jours, j'ai pu vérifier que l'oiseau est pour ainsi dire en résidence permanente dans le jardin... Il était simplement là et je ne le voyais pas.

Cinq ans ont passé et le geai est toujours là, aussi imposant et aussi bariolé qu'au premier jour. Il me rappelle à chaque rencontre qu'il fut un temps où je ne le connaissais pas et il m'enseigne que bien des choses plus secrètes, plus discrètes et pourtant plus importantes sont sans doute là, aujourd'hui, sous mes yeux, derrière le voile qui obscurcit encore mon regard. A son école, j'ai appris à nier, farouchement, qu'il faille voir pour croire : nous ne voyons trop souvent que ce que nous cherchons à voir, en délaissant le réel qui se découvre à nos yeux si seulement nous désirons en sonder la véritable profondeur.

Jésus dit dans l'évangile : « Je suis venu pour que ceux qui ne voient pas puissent voir. »

Si même le tape-à-l'oeil nous échappe parfois, comment se pourrait-il que nous imaginions voir ce qu'il y a de discret et de caché dans le monde, comme l'accenteur mouchet, ce petit oiseau craintif qui se réfugie dans les buissons dès le premier mouvement ? Lequel d'entre nous est tout à fait indemne de cet aveuglement qui nous empêche de reconnaître telle joie ou telle détresse, telle croissance ou telle crise dans le coeur de nos proches ? Sommes-nous capables de discerner la vie, lorsqu'elle se fraye péniblement un chemin au coeur de notre humanité ? Savons-nous reconnaître l'amour enfin, quand il décide de se manifester autrement que derrière la caricature hideuse dont il est trop souvent affublé ?

La formule de Saint-Exupéry est bien connue : « On ne voit bien qu'avec le coeur ; l'essentiel est invisible pour les yeux. » La formule est belle et elle a sa part de vérité. L'Écriture nous apprend cependant que le thème du coeur de pierre se conjugue souvent avec celui de la cécité, de la surdité et de la bêtise. Le coeur et l'intelligence, les oreilles et les yeux : c'est tout cela, et tout cela ensemble que Jésus guérissait.

Comment ? Le chemin qu'il nous propose n'est autre que celui de la foi : Jésus se donne à voir à ceux qui croient en lui. Ce n'est pas un hasard : il est « la lumière du monde ». Pas seulement un bon ophtalmo. Croire en Lui, c'est voir le monde tel qu'il est vraiment : habité et illuminé par sa lumière.

Le Christ Jésus ne nous demande pas de croire en Lui pour nous conduire hors du monde. Bien au contraire. S'il nous attire à Lui, c'est pour nous conduire au coeur du monde, dans l'épaisseur de notre monde, là même où brille sa lumière, en un lieu où nous entendrons des rires que nous n'avions jamais devinés, où nous verrons couler des larmes que nous n'avions jamais soupçonnées et où, secrètement, il se donne pour que les hommes aient la vie.

Le monde vu sous cette lumière n'est pas un autre monde. C'est notre monde. Sous un jour nouveau, simplement.

samedi 2 avril 2011

Une main, une caresse

La Parole de Dieu

« Il essuira toute larme de leurs yeux, de pleurs de peine il n'y en aura plus. »
Apocalypse de Saint Jean, chapitre 21, verset 2.

La méditation

Ces larmes, ce sont bien les nôtres, nous connaissons leur goût salé. Si, face à nos larmes, quelqu'un nous tend un mouchoir, il peut y avoir de la brusquerie dans le geste, signifiant l'exaspération « mouche toi, arrête de pleurer ».

Mais lorsque c'est la main même qui vient chercher nos larmes nous savons que c'est l'amour qui s'exprime. Ce sera l'amour de Dieu qui viendra chercher chacune de nos larmes. Oui chacune, car Dieu connaît chacune de nos larmes, comme il compte chacun de nos cheveux. Cette main qui essuiera nos larmes ne peut le faire que dans un geste de caresse de la douce main de Dieu. Lui-même par ce geste nous dira que la peine, la souffrance, la rudesse de la vie, le malheur, la mort, tout cela est fini. Ce ne sera pas une foule entière qui globalement serait consolée, mais chacun, personnellement sentira cette main frôler sa joue pour y ôter toute expression de peine et de douleur. Ne craignons pas de pleurer : le Seigneur recueille en ses outres mes larmes dit le psaume. Un jour elles seront délicatement effacées pour ne plus jamais y revenir. Quelle magnifique espérance !

Ce n'est pas une fable qui se terminerait en happy end. Non, Dieu s'est engagé. Il nous dit par là qu'il est bien vainqueur du mal et de la mort et que nous sommes destinés à vivre à jamais consolés dans cet au-delà que nous ne pouvons qu'imaginer. Eveille toi ! Prépare-toi à la nuit de Pâque où sa main vient caresser tes larmes pour t'annoncer la paix et la joie.

vendredi 1 avril 2011

Un coeur ouvert

La Parole de Dieu

« Mais l'un des soldats, de sa lance lui perça le côté, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. »
Évangile selon Saint Jean, chapitre 19, verset 34.

La méditation

L'auteur de l'évangile parle très concrètement du « côté » de Jésus, transpercé par une lance. L'arme à blessé un homme au coeur, cet homme c'est Jésus, le Fils de Dieu ! Ici toute histoire, la mienne et celle de l'humanité bascule définitivement, nous sommes au lieu de l'accomplissement de notre salut. Depuis cet instant un coeur s'est ouvert à nous pour toujours. Sang et eau mêlés coulent du coeur du Christ, ce coeur qui a tant aimé le monde et qui continue de l'aimer ! Le voilà le don de Dieu !

Il se renouvelle à chaque eucharistie : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l'alliance, puissions nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité » dit le prêtre quand il célèbre. Mystère de l'humain symbolisé par l'eau qui se joint au divin symbolisé par le vin, mêlés ils deviennent le sang du salut. Le coeur de Dieu nous est donné pour toujours, accessible pour toujours. En prenant notre humanité le Christ vient nous délivrer au coeur de nous même. « Notre coeur est sans repos jusqu'à ce qu'il repose en toi » dit saint Augustin.

Tous les chemins d'eau que nous avons suivi ensemble durant ces jours étaient des manifestations de la miséricorde de Dieu qui voulait nous mener à la seule et unique source de salut : son coeur. Voilà notre terre promise, source de Vie intarissable ! Eveille toi et ne crains pas : tu peux reposer sur ce coeur où le don de Dieu s'accomplit pour tous, pour toi !